Dans le piercing, le corset est un ensemble de plusieurs bijoux de piercing, disposés côte à côte afin de recréer un corset lassé à même la peau. On trouve également des corsets en formes géométriques au fur et à mesure que l’art se développe. Deux lignes symétriques de piercing sont ainsi placées, pouvant aller de quatre bijoux à bien plus selon la longueur souhaitée. On retrouve généralement le corset dans le dos, mais on peut également le voir à l’arrière des cuisses, ou tout autre emplacement laissant assez de place pour le laçage. Du fait des problèmes de cicatrisation liés à l’endroit, et du coté peu pratique, la plupart des corsets sont temporaires.
Cette pratique fait partie des performances réalisées dans le cadre de la modification corporelle. Bien que la corseterie possède une histoire remontant au XVI ème siècle, sa réalisation en piercing est bien plus moderne avec la démocratisation du piercing dans les années 90. Comme pour les corsets traditionnels, celui-ci dégage une image esthétique et érotique, ce qui explique que bien souvent ces corsets éphémères sont réalisés sur des femmes. Dans la plupart des cas le corset est réalisé pour son côté esthétique lors de shootings photos, pour promouvoir une boutique de piercing par exemple, ou bien pendant des shows de type salon du tatouage, etc …
J’ai eu l’occasion fin 2012 d’assister à la réalisation d’un corset en piercing par Alix et Laetitia au studio Body Factory de Besançon. J’ai profité de cette longue étape pour prendre plusieurs photos et ainsi vous montrer comment un corset est conçu. Celui-ci a été fait avec 12 anneaux BCR afin de superposer deux rubans de couleurs différentes. Dans certains cas les corsets sont seulement réalisés avec des cathéters, le temps de quelques photos, ce qui facilite le retrait, mais offre un rendu beaucoup moins esthétique.
Rarement portés plus d’une semaine, quelques heures seulement dans la plupart des cas, les piercing sont des plaies ouvertes comme pour tout autre piercing, et sont sujets aux mêmes risques d’infection et d’irritation liés à la cicatrisation. Ne faites donc pas cela chez vous, et préférez faire votre corset chez un professionnel. Comme cette pratique est éphémère, une fois les bijoux retirés, la cicatrisation est rapide, les traces peuvent être minuscules, et disparaissent dans la plupart des cas.
A savoir également que quasiment toutes les photographies que vous pourrez voir, sont faites sur des corsets fraîchement posés, évitant ainsi tous problèmes avec des bijoux ayant mal cicatrisés, migrés, voire des bijoux qui ont été rejetés. Ces images sont bien souvent massivement retouchées pour effacer rougeurs, hématomes, et inflammations, donnant l’illusion que le piercing c’est fun, ça guéri en deux jours, et ça reste toujours parfait. Je ne cherche pas à vous faire peur, seulement à vous faire comprendre que cette pratique n’est pas anodine, et mérite un minimum d’attention et de soins.
Voila j’espère avoir pu vous faire découvrir un peu mieux ce que sont le piercing et la modification corporelle avec ce corset. On reste ici dans le soft et l’éphémère, il existe des modification corporelles bien plus importes. Pourquoi vouloir modifier son corps ? Amélioration esthétique ? Besoin d’appartenance à un groupe ? Le débat n’est pas là, mais si vous êtes ouverts d’esprit, je serai ravi d’en discuter avec vous.
Super article !! tu viens de me faire découvrir une nouvelle pratique qui m’était jusqu’à présent inconnue….Les photos sont superbes ainsi que la modèle. Bravo !!
« Comme pour les corsets traditionnels, celui-ci dégage une image esthétique et érotique » Euh… non… ^^ Surtout pas de la sorte et pas même en photo. Question de goût.
L’argument « si vous êtes ouverts d’esprit » m’a fait un peu sourire en m’évoquant les formulation à la Facebook « Si toi aussi tu aimes quelqu’un, alors poste sur ton mur… ».
Serais-tu en trains de jouer une carte visant à pousser les gens à « partager », finalement, ton avis, sous peine d’être étroit d’esprit ? 😉
Pour moi par exemple, c’est presque une réponse physique, au delà de psychologique… — Non, je peux pas — Prétexter de l’ouverture d’esprit quand un mec se fend la verge en deux et l’attache avec des anneaux, c’est « facile ». Chacun est libre de son corps, voilà ma façon de voir les choses. Voir de la beauté dans de telles pratiques, quelles qu’elles soient, est purement personnel.
Pour en venir à la technique photographique en tant que telle, l’esthétisme et l’érotisme, puisque tu les cites, ne passent pas —pour moi— à travers un éclairage dur et contrasté. Par exemple, sur la toute première photo, ou elle est parfaitement de dos, j’ai d’abord vu l’image de l’affiche du film Dragon Rouge, ou bien une photographie de bodybuilding… Au demeurant, je peux concevoir le choix, s’il n’est pas subit.
En tout cas, merci du partage, toujours intéressant.
Je ne cherche pas à pousser les gens aux commentaires, mais on retrouve trop souvent, dans la vie comme sur le net, des commentaires de dégoût, ou haineux (et je pense pas abuser pour une fois), sans ouverture au dialogue, et c’est peut-être cette formulation que j’aurais dû utiliser. Après je conçois tout à fait que certaines pratiques violentes de modifications personnelles puissent être choquante, ton exemple le démontre bien, pour autant je pensais avoir suffisamment orienté mon texte ainsi que les photos pour attiser la curiosité sans effrayer. Merci en tout cas pour ton passage toujours aussi intéressant.
A savoir également que l’éclairage dur et contrasté était celui décidé avec la modèle.
Lol …. préparation mentale tu ne fais pas ça quand tu veux, il faut avoir de bonnes dispositions. Risques physiques ?? aucun, et psychologique je ne vois pas ce que cela a à voir là dedans, c’est sans rapport. Il n’est pas question d’améliorer quoi que ce soit, c’est une performance artistique, et du moment où tout le monde n’est pas capable de le faire, c’est une performance.
On est quand même loin du sport où il y a un travail pour atteindre un certain niveau de pratique.
Ici je ne vois pas l’entrainement, le travail préparatoire est quasi inexistant pour la personne qui se fait poser des anneaux. Il suffit de décider de le faire et en avant, contrairement au marathon où sans entrainement tu n’iras pas loin.
Je parle de torture dans le sens où la pose d’un corps étranger pour « améliorer » l’apparence est quand même une pratique discutable quand on connait les risques que cela peut avoir sur la santé physique et psychologique.
Superbe photos, super article. Il est vrai que les photos prises lors de la réalisation de ce projet peuvent impressionner (comme pour toutes les modifications corporelles).
En tout cas, merci pour ce super article
Merci pour ton commentaire 🙂
Super comme à chaque fois Julien. Photos magnifiques, et ton texte est parfait. Cela attise la curiosité. Je trouve le modèle très courageux 🙂
Merci beaucoup !
Euh … une précision, ce ne sont que des aiguilles, c’est largement supportable …. et rien qu’être une fille ça fait 1000 fois plus mal que ça (épilation, pose d’ongle c’est atroce, etc …..). Le but n’étant pas de se faire mal, on fait ce qu’on peut supporter au niveau de la douleur. Perso je préfère ça à la pose d’ongle :-/
Oui pour avoir vu la pose d’ongles, ça a l’air vraiment douloureux ^_^
Autant les photos sont biens, autant je trouve la démarche de se faire poser des anneaux pour ensuite les lacer B.A.R.B.A.R.E.
Quelle mouche à bien pu piquer les modèles de ce genre de performances. Quel(s) plaisir(s) trouvent elles dans ce genre de tortures ?
Bah merde Pyrros, je te croyais plus ouvert que cela. L’excision est une pratique barbare, bien souvent imposé, et si j’avais fait un article sur ce sujet j’acquiescerais ce commentaire.
Ici on est dans la performance corporelle, afin de créer une image visuelle forte. Tu parles de torture ? Pourtant que penses-tu des danseuses de l’opéra ? Elle s’imposent un régime strict, relevant parfois de l’anorexie, elle travaillent pendant des heures et des heures, allant au delà de la souffrance pour réaliser leurs pas de danses.
L’ex-danseuse étoile Elisabeth Platel expliquait dans une interview : »Durant les dix premières années de ma carrière, la notion d’accident ne m’effleurait pas. On ne s’arrêtait jamais. On se soignait à peine. Et les médecins, si jamais on les voyait, ne comprenaient même pas ce qu’on essayait de leur expliquer. » Et pourtant la danse classique est considérée comme le fleuron de la danse. Je pourrais également prendre en exemple un coureur marathonien, ou tout autre personne souhaitant dépasser ses limites.
Ainsi doit-on se poser la question du dépassement de soi, et se demander si vouloir aller au delà des limites du corps est une torture ou un défi.