Et si nous n’avions jamais réellement quitté le paradis, nous les humains ? Et si nous détruisions tout simplement le seul endroit qui puisse jamais nous accueillir ? C’est en partant de ce constat que cette mini-série a été créé.

Elle représente une version à la fois cruelle et onirique du jardin d’Eden, laissé à l’abandon depuis l’expulsion d’Adam et Eve. Entre décomposition de l’architecture et lumière salvatrice, beauté et tristesse, ces images ont pour but de faire travailler votre imaginaire.

La grande question est de connaître la destiné de ce lieu. Est-il condamné à se désagréger jusqu’à disparaitre dans l’oubli ? La nature reprendra t-elle son droit, effaçant toute trace de notre présence ? Ou l’homme investira-t-il finalement les lieux pour implanter un parking de supermarché ?

J’ai souhaité travailler sur les couleurs, et cette lumière imposante, comme divine, pour offrir à cette série d’exploration urbaine (urbex) une toute nouvelle dimension.

Bien trop souvent, le genre urbex est mis en valeur par son côté brut, voir glauque et angoissant. Le but ici, est d’offrir la possibilité que quelque chose de beau puisse sortir de ce lieu a été. Ceci est mis en valeur par la nature reprenant ses droits sur l’acier et le béton.

Pour exploiter cette lumière, j’ai utilisé un filtre étoilé, ancien filtre bien plus utilisé du temps de l’argentique, à l’époque ou les algorithmes informatiques ne pouvaient remplacer la physique. Pour autant j’apprécie beaucoup plus le filtre qui apporte un côté organique à cette lumière, comme si elle était palpable.

Malheureusement le filtre n’étant pas adapté aux capteurs numériques, il faut un gros travail de retouche pour récupérer les contrastes de l’image. Grâce à Lightroom et Photoshop, j’ai pu récupérer la plupart des détails, et en travaillant un peu sur les zones sombres, et les zones claires, j’ai pu arriver à ce résultat, aux couleurs SF.