Après quelques mois d’absence dans cette rubrique, voici le grand retour des rencontres avec l’interview Christophe Garnier, organisateur du Breizh photo camp auquel j’ai participé. Également connu sous le pseudo @Catfishs sur twitter, c’est l’un des photographes incontournables et hyper actif du world wide web.

Nous échangeons depuis pas mal de temps, et après une brève rencontre au dernier salon de la photo, le BPC (Breizh Photo Camp) était l’occasion de mieux le connaître. Voici donc l’occasion d’en apprendre plus sur lui.

Christophe Garnier

– Christophe peux tu te présenter ?

Je suis un bon vivant qui aime s’amuser, profiter des bonnes choses, parfois trop bavard et breton d’adoption depuis septembre dernier. Ah oui j’oubliais, je suis aussi photographe indépendant.

– D’où viens ta passion pour la photographie ?

En fait j’ai toujours fait de la photo depuis mon plus jeune âge, je passais pas mal de temps avec mes grands-parents qui n’arrêtaient pas d’en faire. Mais le déclic est venu bien plus tard grâce à un de mes amis qui m’a fait découvrir les joies du N&B. Ensuite tout s’est enchaîné jusqu’à reprendre des études en passant par les Gobelins à Paris. Depuis 1996, je n’ai pas quitté le monde de la photo en étant tireur-filtreur et vendeur spécialisé. N’ayant plus grand chose à découvrir dans ces deux milieux et surtout parce que j’ai eu l’envie de mettre en avant mes projets, je décide en 2008 de me mettre à mon compte en ne faisant que du reportage.

– Tu es photographe à temps plein, peux tu nous donner ton point de vue sur ce métier ?

C’est un métier difficile, il ne faut pas croire que tout est super cool et génial. En fait, je passe mon temps à démarcher, à me battre pour de gros contrats mais c’est aussi par choix et ce mode de vie me convient bien. Je ne roule pas sur l’or mais je vis bien mieux qu’auparavant donc je ne regrette absolument rien. Il faut être passionné mais il faut surtout avoir la tête sur les épaules et ne pas se lancer la tête dans le guidon sous prétexte de savoir déclencher sur un bouton.

Anne-Sophie

Séance portrait sur le thème des années 30 et 40.

Il faut aussi un moral d’acier, se remettre en question tout le temps et être vraiment motivé. Bien sûr il faut connaître son domaine, savoir bien utiliser son matériel et être un très bon commercial. Pour preuve, depuis quasiment deux mois, je me bats pour un très gros contrat et rien n’est encore joué ! Je fais tout pour le remporter car cela m’ouvrirait des portes et m’apporterait une très belle expérience supplémentaire. Il faut savoir se battre et ne rien lâcher pour certaines opportunités qui ne se présentent pas souvent. Un pont important, il faut rester positif !

– Quel est ton matériel de prédilection ?

J’ai commencé la photo sur du matériel Canon et depuis je continue avec cette marque qui m’apporte satisfaction. Je travaille actuellement avec un Canon 5D MkII même si je regarde de près la version III qui vient de sortir et qui me fait de l’œil. Pour les optiques, je délaisse de plus en plus mes zooms 24-105mm et 70-200mm pour privilégier mes focales fixes comme le 50mm ƒ1.4 et surtout mon 135mm ƒ2 qui est magique. En, fait j’utilise les zooms sur certaines prestations sportives.

Je n’utilise pas trop d’accessoires, j’aime photographier en lumière naturelle le plus simplement possible. Je peux sortir un réflecteur de temps à autre mais pas plus que ça. J’ai quand même du matériel de studio Elinchrom pour des séances en intérieur lorsque cela est nécessaire.

– Quel est le type de photo que tu pratiques le plus ?

Je t’avoue que depuis mon arrivée en Bretagne, je fais de plus en plus de paysage. Je n’ai pas de type en particulier. J’aime justement toucher à plusieurs styles, ça évite la monotonie et te permet d’apprendre toujours et encore.

Mont St Michel BPC

J’aime ça et dès que je peux être sur une prestation totalement nouvelle pour moi, je deviens dingue tellement j’ai hâte de la réaliser. J’ai pratiqué la photo sportive de haut niveau pendant pratiquement 10 ans (athlétisme, escrime, MX, VTT) mais je m’en suis lassé, alors je me suis tourné vers le mariage, le portrait, le nu, le studio, les concerts de temps en temps, etc… Depuis l’an dernier, je reviens petit à petit dans le monde du sport avec le plus grand plaisir. J’avais besoin de changement donc je vie ce retour aux sources nettement plus agréable avec en plus un œil nouveau.

– Comment procèdes-tu, a quoi penses tu en premier lorsque tu déclenches ?

Je procède le plus simplement possible. Sur le sport, je passe du temps sur les entraînements pour bien analyser, comprendre et savoir ce qu’il serait bon à avoir en images. Sur le portrait, mariage ou nu par exemple, j’ai des idées bien précises de ce que je veux faire avant les séances donc j’explique aux modèles ou aux couples ce que je recherche. La plupart du temps je me mets en situation, c’est bien plus simple et assez drôle dans certains cas (rires) ! Bref je sais déjà ce que je veux avant de déclencher. Il faut être observateur et avoir ses idées ensuite il n’y a plus qu’à.

– Quelle est ta source d’inspiration ?

Internet est une source d’inspiration infinie, je passe du temps à regarder de sublimes photos venant du monde entier et je me dis parfois que je pourrai mettre en œuvre certaines d’entre elles mais à ma sauce, avec mon style et mon traitement. J’évite le copier/coller de style qui selon moi n’apporte pas grand chose. Bien sûr j’ai aussi mes propres idées et projets dont certains que je dois mettre en place.

– Tu as organisé le premier Breizh photo Camp, peux tu nous parler un peu de cette idée, et verra-t-on une 2eme édition ?

L’idée est venue d’une discussion sur Twitter entre @YvesLyon, @hankyoo et toi si mes souvenirs sont bons. Nous discutions d’une rencontre entre nous autour d’une session photo. C’est à ce moment que je me suis dit qu’il fallait organiser cette fameuse rencontre pour faire découvrir ma région à force de présenter mes photos de paysage et d’entendre dire que les lieux photographiés donnaient envie d’y être. En une nuit, l’idée est passée d’envie à réalité.
Je t’avoue que ça parait simple mais ça représente beaucoup de boulot, de temps et de pression pour ne pas décevoir les participants venant d’un peu partout de France. Comme avec @Thunacat nous aimons faire plaisir à nos invités, je t’avoue que nous avons mis les petits plats dans les grands pour ces bons moments de plaisir partagés.
Tu as fait parti des participants et je pense que tu n’es pas prêt d’oublier ce Breizh Photo Camp !

pose longue BPC
Est-ce qu’il y aura une suite ? Nous y réfléchissons car organiser un tel événement à un coût assez élevé. Pour l’heure, nous étudions une éventuelle seconde édition, qui sera de toute façon, toujours aussi limitée en nombre de participants. Mais je crois que l’idée a plu à d’autres personnes et il est fort probable que ça s’étende sur d’autres régions françaises. Affaire à suivre…

– Quel serait ton conseil à un photographe débutant ?

Je lui dirai de passer du temps sur le terrain, d’apprendre la lecture de la lumière, d’apprendre à utiliser son matériel à fond, de se satisfaire de ce qu’il a plutôt que de passer son temps à changer tout le temps et surtout de passer moins de temps sur les forums à bouffer de la théorie. Et puis ce n’est pas parce qu’on a un boîtier à 6000€ qu’on sera meilleur. Il faut aussi avoir ses propres idées, se faire plaisir, avoir l’esprit ouvert et accepter de se faire critiquer à tout va, c’est toujours formateur et ça permet d’avancer.

– Qu’attends-tu de la photographie dans les 10 prochaines années ?

Alors là tu me poses une colle ! Je me souhaite surtout d’être toujours photographe indépendant et de continuer à satisfaire mes clients. Je pense que c’est le plus important pour moi. Pour le matériel, il évoluera toujours plus vite et l’avenir nous réservera de belles surprises.

TTM Catfishs

Ce cliché représente mon retour dans le monde de la photo sportive.

– Quelque chose a ajouter ? Quelqu’un à remercier ?

Je tiens à te remercier pour cette interview, je remercie ma femme qui croit en moi depuis le début (elle reste ma principale ma source de motivation), pour finir, je tiens à remercier Troy Keiper, le chanteur compositeur du groupe américain There Is No Sin d’avoir fait appel à moi pour réaliser un de mes plus grand rêve, à savoir la pochette d’un album.

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Merci à toi d’avoir quelques minutes pour répondre à cette interview. Pour ceux qui souhaiteraient rencontrer l’animal, le rendez-vous est donné au salon de la photo 2012, alors inscrivez-vous au twitt apéro(sur le site de Twunch), et vous aurez peut être l’occasion de le croiser.

En attendant vous pouvez découvrir son site fraîchement lifté et amélioré : Captures Digitales