Ma première journée a surtout été occupée à shooter la ville, son architecture, la nuit, le hdr … Je lui ai donc foutu la paix au lyonnais. Bah ouais, j’essaye de rester sage le premier jour. En fait c’est Yves qui à dû me supporter pendant cette première journée. On m’a d’ailleurs collé l’étiquette de grognon, mais je vois pas du tout pourquoi … Ayant eu mon compte de photo, la seconde journée, j’ai donc décidé de m’attaquer a un gros morceau que je ne maîtrise pas encore : La photo de rue.
C’est un exercice assez difficile pour moi, étant d’un naturel timide. En fait je panique à chaque fois que je me fais gauler. Ceci est peut être conditionné par le nombre d’histoires improbables entendues et lues à propos de photographes se faisant insulter, casser le matériel, demander de l’argent, voir pire, se faire casser la gueule par quelqu’un qui ne voulait pas être pris en photo.
Et puis mon raisonnement est peut être con, mais étant dans une ville que je ne connais pas, et qui ne me connais pas, cela me semble plus facile de photographier les gens dans la rue. Un gros point important et l’effet de groupe. Étant quatre photographes ensembles, à prendre tout et n’importe quoi, j’ai l’impression que les gens sont moins réticent. Si vous voulez partager vos expériences je suis preneur, car franchement c’est toujours un pincement au cœur, une poussée d’adrénaline, avant de photographier les passants.
Et puis je me suis remémorer des règles simples de la photographie de rue, et me suis donc mis à les appliquer. Avoir le cadre et le sujet avant même de porter le boitier à son oeil, les repérer, et si possible avoir des réglages déjà prêt sur le boitier. Ensuite prendre sa photo, et le garder à l’oeil encore quelques secondes après avoir pris votre photo, même quitte a prendre une seconde photo « poubelle ». Ceci permet à votre cible, de ne pas se sentir visée pleinement, et pense que vous prenez autre chose en photo. Je sais cela peut paraître perfide, mais j’aime mieux des photos volées, une sorte de reportage de la vie humaine.
Cela ne m’empêche pas d’être admiratif devant ceux qui font des portraits avec des focales courtes, genre 50 / 85mm. Balls of steel comme disent les américains. Et puis l’immense parvis de la cathédrale St Jean est parfaitement propice à ce genre de photos. Entre les locaux, les touristes, c’est nombre incroyable de personnes qui passent devant vous. Le plus important c’est de prendre les gens en photos, sans vouloir se moquer, sans vouloir porter de jugement. Seulement prendre une photo, montrer qu’en ce mode, nous naissons peut être libres et égaux, mais en vrai nous sommes tous différents.
Jeunes, vieux, grands, petits, homme d’affaire, sans abri, chacun mérite d’avoir l’attention du photographe, celui qui est témoin du monde qui l’entoure. Et puis dans les portraits de lyonnais il y’a aussi les murs peints, représentant des personnes célèbres, ou non, j’ai donc traité mon sujet comme si ils étaient réels. Et puis coup de bol, le soir étant la nuit d’Halloween, les rues étaient encore bondées me permettant de faire encore quelques clichés de lyonnais.
D’ailleurs je tiens a précisé que je n’ai pas couru après toutes ces personnes pour leur faire signer des papiers et obtenir leur autorisation. Cependant si vous vous reconnaissez, et que vous ne souhaitez plus apparaître dans cet article, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact.
Intéressant retour.
Les fois où je me suis prêtée à l’exercice, j’ai préféré ne rien demander et rester discrète. Je trouve que les instants volés ont plus de charme. Une fois que les gens savent que tu les photographies, ils nous plus du tout la même attitude.
Article très intéressant.
Etant aussi de nature plutôt timide, je dois dire que je ne me suis jamais lancé dans la photo de rue ne sachant pas trop comment m’y prendre.
D’ailleurs les commentaires montrent la difficulté, chacun ayant son propre avis. J’ai bien l’impression qu’il n’y a pas de formule magique et qu’il faut improviser selon les situations et les gens.
Je crois que je pencherais pour une attitude intermédiaire : prende le cliché sans vraiment demander l’autorisation (juste un sourire peut être) pour garder le naturel puis demander si je peux garder le cliché.
Enfin plus facile à dire qu’à faire, faudrait quand même que je me lance un jour !
Pas d’accord non plus: demander au gens ce n’est plus faire de la photo de rue, c’est juste faire des photos dans la rue. C’est très différent.
C’est sympa d’avoir ton retour d’expérience sur cette « première ». La tension dont tu parles, la « peur » et l’adrénaline, je trouve que ce sont justement le choses qui font une partie du plaisir de cette discipline.
Pour une première, il y a vraiment de bonnes choses dans ce que tu montres.
J’ai beaucoup apprécié la sincérité avec laquelle tu parles de la difficulté de photographier les gens dans la rue.
C’est un exercice délicat. Il faut non seulement savoir saisir un instant très bref, un regard, une attitude, un geste… et composer une image qui va intéresser le lecteur. L’importance de la focale, c’est un vrai débat. Quand un photographe utilise une longue focale, la distance se ressent fort dans l’image. L’inverse aussi. Ce n’est pas évident de travailler au 35 mm à 1m50.
Mais parfois, il faut savoir prendre des risques. Et une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Essaie de faire l’inverse, approche de ton sujet et d’un regard ou d’un geste demande lui l’approbation. Tu verras que cela t’aidera à photographier de plus en plus près.
Pas d’accord avec B Martin 🙂
Ces photos ne sont pas dévalorisantes pour ces gens. Au contraire même.
Vu le nombre de photos que Julien expose ici, j’imagine mal aller voir toutes les personnes exposées et leur filer une carte de visite et signer un papier. (D’ailleurs, Julien ne gagnant pas d’argent avec ces photos, pourquoi devrait-il en dépenser en cartes de visites, en papier et en encre ?)
Le droit à la photographie est au même niveau que le droit à l’image ! Et si ces gens trouvent ici leurs photos et sont réellement gênés par elles, le disclaimer mis en bas du billet prouve suffisamment bien la bonne foi du photographe.
La seule de ces personnes qui aurait certainement mérité une prise de contact – et même un coup de main pécuniaire – est la photo en noir et blanc de ce billet. Mais c’est un autre débat…
La moindre des choses aurait été de rencontrer les gens, de leur filer une carte de visite et leur demander si elles étaient d’accord pour l’utilisation de la photo dans le cadre du reportage sur les gens de lyon, un petit papier pré-rempli c’est vite fait
L’avantage : la possibilité d’exposer ou de publier les photos et puis c’est plus éthique dans un sens