Vous le savez maintenant, je suis un vrai aficionado de twitter. Enfin pas du réseau social en lui même, je n’ai pas changé le papier peint de ma chambre pour y coller des petits oiseaux bleu. Ce qui me plait c’est la communauté photo qui s’y est nichée (t’as vu je maîtrise les jeux de mots maintenant) et avec laquelle le flux d’information est non stop. Tout est parti d’un tweet de Fred Laurent alias @MonsterFred, publié mercredi dernier et qui disait ceci : « Je vous mets au défi de ne pas utiliser l’écran de contrôle de votre réflex numérique pendant une semaine. »

De là s’est développé un engouement de la part de nombreux twitteurs, qui est également devenu un défi repris par le site Nikon Passion : du 7 au 12 novembre faites de la photo mais sans regarder votre écran. Le fait de regarder constamment son écran lcd est un toc qu’on appel Chimping aux states, mais le mieux est de lire l’article sur Lense.fr qui en parle très bien. L’idée, telle que je l’ai interprétée, est de dire stop aux automatismes facilitées par le numérique. Et surtout de revenir aux basiques de la photo, développer son regard photographique : Savoir s’imposer des contraintes pour réfléchir avant de déclencher.

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Le mouvement n’est pas nouveau, il est cyclique, une sorte de défi personnel « Suis-je capable de faire de LA photographie et non seulement DES photos ?« . Il y’a peu de temps Hervé Le Gall de shots.fr nous proposait le jeu des 36 poses tandis que Nikon passion nous proposait 6 idées pour relancer sa pratique photo. Ici la contrainte supplémentaire était d’écrire un article sur son blog, celui que vous êtes en train de lire actuellement. Et comme je suis autant blogueur que photographe, je ne pouvais (spoiler alert : mot intelligent) qu’acquiescer.

J’ai donc bien sûr répondu présent, puisque c’est la même idée qui m’a poussé à m’intéresser à l’argentique cette année. Afin de faire mon malin, mon malinois comme diraient certains, j’ai poussé le contraintes : 1 focale fixe et standard, à savoir mon 30mm f/1,4 (équivalent du 50mm en plein format), et un traitement unique de mes Raws (afin de ne pas tricher sur le rendu). Enfin comme je n’avais pas trop de temps non plus cette semaine, je me suis limité à 36 poses, comme dans l’article d’Hervé Le Gall.

Les 4 premiers jours, le brouillard ne s’est pas levé (et ouais c’est ça aussi l’automne dans l’Est), j’ai donc fais quelques clichés, histoire de tâter le terrain. Première remarque, même en ayant désactivé la revue des photos, je me retrouve à checker un écran noir, automatisme quand tu nous tiens. Et puis ce vendredi, grâce à la pleine lune, le brouillard s’est vivement dissipé, et j’ai sauté sur l’occasion pour aller shooter une heure de temps dans les rues de ma bonne vieille ville de Dole (sans accent circonflexe s’il vous plait).

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j’ai également piqué l’idée de mon ami Cédric aka Gnondpomme, c’est à dire partir photographier avec un casque sur les oreilles. Généralement, je ne le fais pas, car j’aime entendre ce qu’il se passe autour de moi, des gens qui parlent, le bruit d’un cours d’eau, des bruits de pas… Tout ce qui pourrait interpeller mon interrogation, mon regard. Et puis aussi parce que la batterie de mon téléphone est vraiment faible …  😕

Armé des 2 EP de Casper Whirlin (qui mérite amplement que vous alliez sont electro / indus de grande qualité), je marche dans les rues de ma ville. Après un peu de temps, je ne regarde même plus mon Lcd, qui est redevenue cet espace vide qui existait sur les appareils argentiques. Je me concentre un peu plus sur mes réglages, et prends également plus de temps avant de déclencher. Avec une focale fixe, et sans Lcd, il faut bouger, cadrer, gérer et seulement après déclencher. Le noir et blanc nécessite également de réfléchir autrement ses photos, non plus en couleurs et en luminosité, mais en formes et contrastes.

Au final une vingtaine de photos en sortent, je suis comme un gosse ouvrant un Kinder surprise, lorsque se dévoilent sur mon écran d’ordinateur, les photos que j’ai pris durant la semaine. Alors oui je les ai retraitées, mais d’une manière authentique à un tirage argentique. Je n’ai touché qu’aux contrastes (possible avec des filtres multigrades en argentique), à l’exposition (générale ou locale), et sur quelques unes j’ai procédé à un léger recadrage (redressement de l’horizon).

Voila, maintenant si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à aller voir le site de Fred Laurent : Histoires de photos qui devrait regrouper le témoignages de divers photographes qui comme moi, ont joués le jeu du récit de leur expérience. Et si vous souhaitez tenter l’exercice, il est vraiment intéressant et formateur. A refaire de temps en temps, pour réfléchir d’avantage à sa pratique de la photographie.