J’ai très récemment été contacté par Michel, connus sous le nom de @Critidos sur twitter, afin de répondre à un questionnaire sur mon métier (puisque j’ai un numéro de Siret) de photographe. Ceci rentre dans le cadre d’une recherche pour ses cours d’économie de l’information.

D’autres photographes, dont certains avec qui je communique sur twitter, ont également reçu ce questionnaire, avec quelques variantes dans les questions, ceci faisant également partie de son travail.

Voici donc le questionnaire et mes réponses en tant que tout nouveau photographe sur ce marché. Bon je sais le titre est peut-être sur-vendu, mais que vous soyez vous-même photographe, où futur clients, vous pourrez apprendre à mieux connaître un (les) photographe (s).

Vous êtes bien entendu, et chaudement, invités à en débattre dans les commentaires, c’est fait pour ça !

Comment exerces-tu ton activité de photographe ? Est-ce que tu en vies ou tu fais ça en plus d’un emploi principal ?

La photographie est une toute nouvelle activité professionnelle pour moi. Je travaille actuellement comme responsable informatique dans une Pme, et la photo est une passion qui s’est développée ces dernières années. Ayant des retours positifs sur mon travail, j’ai voulu proposer mes services aux personnes souhaitant faire appel à un photographe.

Quel est ton / Quels sont tes domaine(s) de photo ?

En tant que photographe, je touche à tout, je suis capable de réaliser une séance de portrait, des photos de mariage, du reportage d’entreprise, de sport … En tant que professionnel, je suis habilité via mon statut d’artisan auto-entrepreneur, à faire tout ce qui est photographie appelée « sociale », c’est-à-dire la photographie n’ayant pas pour but une publication. Je ne peux pas vendre une photo avec droits dessus, vendre des photos en tant qu’œuvre, mais uniquement répondre à des commandes.
photographe

Depuis quand exerces-tu ton activité de photographe ? Comment t’es-tu lancé ? Au niveau professionnel, quelles ont été tes difficultés au début ?

C’est tout récent, j’ai mon statut, et donc mon entreprise depuis l’été 2011. L’auto entrepreneuriat à cela de simple, qu’il suffit de remplir un dossier en ligne, et on peut obtenir son numéro de Siret en un rien de temps. Ensuite je suis toujours dans ma phase de lancement. Je suis en train de terminer mon site professionnel, ainsi que les visuels pour mes cartes de visites. Pour dire la vérité, je n’ai pas encore fait de chiffre d’affaire avec la photographie. Mais pour les quelques rendez-vous et entretien téléphoniques que j’ai déjà eu, il semblerait que le travail de photographe soit toujours sous estimé. Je suis toujours trop cher, et même avec un prix au ras des pâquerettes, j’ai l’impression que ce sera toujours trop cher.

Avec l’avènement de la photographie numérique, et surtout la démocratisation des reflex numériques, beaucoup de monde s’est lancé dans la photo, proposant ainsi un nombre incalculable de photographes sur le « marché ». Tout le monde a un ami qui fait de la photo, et qui veut bien faire les photos de mariage d’un ami, le baptême d’une nièce, etc … Je ne crache pas sur ce constat, puisque c’est le même qui m’a permis de développer mes compétences. Je suis juste à une période charnière où je comprend qu’il y’a un réel travail à fournir pour apporter des photos de qualité, une réelle démarche professionnelle, qui est très difficile à défendre quand on se lance aujourd’hui dans ce métier.

Quels sont tes clients : Des particuliers ? des entreprises/organismes ? Quelle proportion de chaque  ?

A ce jour j’ai été principalement en contact avec des particuliers pour des mariages, mais également des groupes de musiques, et sportifs. Le reportage me plait beaucoup, et mon expérience dans le blogging depuis maintenant quelques années, me permet de développer cet aspect, en apportant plus que des photos, un texte, une histoire autour. Si j’ai la possibilité de dévier dans ce domaine (reportage sportif, journalisme, etc …) je n’hésiterai pas à le faire.

Comment caractérises-tu ton activité/métier aujourd’hui ? Tu en vis facilement ou tu dois courir après les clients ? Y a-t-il une régularité dans ton travail ? Quelles difficultés rencontres-tu par rapport à tes débuts ?

Pour compléter ce qui est écrit plus haut, il y’a un réel travail à effectuer auprès des clients. Aujourd’hui, en plus de devoir défendre ses prix (toujours trop cher je le rappel), il faut démarcher les clients, prospecter. Quand on est capable de créer des photos de qualité, attrayantes, le bouche à oreille marche bien, c’est une première étape, mais après il faut persévérer pour décrocher une commande. Je n’en suis qu’au début, mais heureusement, l’auto-entreprise me permet de faire toutes ces démarches, en ayant la sécurité d’un emploi et d’un salaire, au détriment de mes heures de sommeil « rires ».

Quel constat fais-tu sur l’évolution de ton métier/ton activité ?

Je vais essayer de ne pas me répéter avec ce qui est déjà expliqué plus haut. Je parlerai donc plutôt d’avenir. Il y’a actuellement un grand vent de colère contre les sociétés de micro-stock, qui ont largement participé à la décote de la valeur de la photographie. J’espère juste que dans les années à venir (le plus tôt serait le mieux), les gens prendront conscience qu’une photo travaillée a un prix, qui n’est pas juste donné pour le plaisir, mais bien calculé par rapport à une quantité de travail, la post–production en faisant partie, et bien souvent oubliée.

Avec quel matériel travailles-tu ? de l’argentique ? du numérique ? les deux ? Et les types de boitiers ? Que du reflex ou des bridges/compacts trouvent aussi une place entre tes mains ? Comment choisis-tu ton matériel et à quelle fréquence le fais-tu évoluer ?

Principalement avec un reflex numérique. Ceci accompagné de plusieurs objectifs, en fonction des besoins, et du matériel d’éclairage pour la photographie de studio. Le numérique permet de pouvoir répondre rapidement, reprendre, retoucher les images, et la contrainte de la pellicule n’est plus à craindre. En contrepartie, j’ai découvert l’argentique au cours de cette année, grâce à un ami, et je travaille ceci, pas assez à mon goût, en tant que projet personnel. J’ai fait cette démarche afin de connaître les bases du développement et du tirage. Cela m’a également aidé à améliorer ma photographie en noir et blanc.

J’aimerais pouvoir faire évoluer mon matériel au fil des évolutions technologies, mais c’est un métier, une passion, qui revient vite cher, lorsqu’on souhaite un minimum de qualité.

Comment les avancées technologiques en photographie ont influé sur ton métier/activité ? Ont-elles influencé une modification d’activité de ta part ?

Il est indéniable que la stabilisation des objectifs, surtout en photo de sport, a amélioré grandement la prise de vue, et permet d’avoir beaucoup moins de déchets dans une journée de travail. La qualité des optiques, s’améliore d’année en année également. Le matériel d’éclairage, et notamment la vague « strobist » a également apporté beaucoup à la photographie de studio. Il est maintenant possible de se créer un petit studio pour budget très serré (mon matériel d’éclairage ne dépasse pas 700 euros), pour peu qu’on soit un minimum bricoleur et débrouillard.
Photographe

Aujourd’hui, un reflex numérique est abordable. N’importe qui peut se proclamer photographe et partager des photos avec une simplicité et une facilité folle ! Considères-tu que c’est un problème pour ton activité ou bien cela t’indiffère ?

Le sujet a déjà été évoqué plus haut. Pour résumer, je dirais que c’est un réel frein pour se lancer, pour obtenir les premiers contrats. Une fois qu’il à été possible de faire ses preuves, et de démontrer la valeur du travail, grâce à de beaux clichés, les photographes amateurs (qui ne souhaitent pas en faire leur métier) deviennent beaucoup moins problématiques.

Que penses-tu du travail des photographes pros ?

Tout dépend de quels « pros » on parle. Si on parle de professionnels soucieux de la qualité des photos, et du service qu’ils peuvent apporter à leur clients, alors ils ont mon plus grand respect. Je mets dans la même catégorie les jeunes photographes qui font un travail de dingue, et qui m’inspirent tout les jours, qu’ils soient français (dont certains font partie de mes contacts aujourd’hui, mais je ne balancerai pas « rire »), européens ou étrangers. Il y’a des photographes de qualité partout.

Si par contre on parle de professionnels qui sont assis sur leur profession depuis des années, et qui crachent toute leur perfidie sur des gens comme moi qui, parce qu’il n’ont pas eu « la chance » de faire une formation en école de photographie, ne méritent pas de faire ce travail, et de venir leur voler leur travail. A ceux là je dirai juste que si ils se font voler leur travail , peut être devraient-ils remettre en question leur manière de travailler. Mais heureusement cela reste une minorité.

Au niveau de tes clichés, comment gères-tu les droits dessus ?

Je répond à une commande de photographie dite « sociale ». Les photos restent l’œuvre de mon esprit, et donc ma propriété intellectuelle. Mais je cède les droits de diffusion et de reproduction à mes clients. En ce qui concerne les photos que je publie sur mon blog, elles sont par contre soumis aux codes de la propriété intellectuelle, et ne peuvent être diffusées sans mon accord.

As-tu déjà eu un problème de vol de tes images ?

A ce jour, je n’ai pas eu le cas, ou du moins je n’en suis pas encore au courant. J’ai eu quelques demandes d’utilisation pour certaines de mes photos, et cela s’est toujours très bien passé.