Photographe professionnel depuis quinze ans, Jean-Christophe Hanché a passé sept semaines en Afghanistan aux côtés des soldats français du 7ème Bataillon des Chasseurs Alpins (BCA), dans la province de la Kapisa au Nord-Est de Kaboul, une des zones les plus sensibles du conflit afghan. Pendant 50 jours, il a vécu, mangé, dormi, marché et respiré avec les chasseurs alpins. Il a photographié la vie de ces hommes partis de longs mois en mission loin de chez eux.

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Après plusieurs mois de préparation physique et de démarches, Jean-Christophe Hanché obtient l’autorisation de l’état-major pour rejoindre le 7ème BCA fin janvier 2011 dans la vallée de la Kapisa, une région fermée à la presse depuis un an suite à la prise d’otages des deux journalistes de France 3, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière. Jean-Christophe Hanché a réalisé ce reportage en deux temps, trois semaines en février et quatre semaines en mai, soit un total de 50 jours sur le terrain. De ce reportage est né un livre, intitulé « Kapisa Afghanistan ». Cet ouvrage en couleur de 240 pages (format 15×21 à l’italienne) réunit 300 photographies sur les 24 000 clichés pris par Jean-Christophe Hanché en Kapisa.

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Jean-Christophe, qu’est-ce qui vous à amener à suivre l’armée française en milieu hostile ? est-ce par passion pour l’armée, ou est-ce votre métier principal (ou ancien métier d’ailleurs) ?

Je souhaitais rendre compte, au quotidien, de la vie de ces jeunes soldats, engagés dans un conflit mal connu, voire méconnu. Ce n’est pas une passion pour l’armée mais pour l’humain, je suis photographe et m’attache toujours quel que soit le pays ou le sujet à aborder des thématiques sociales ou politiques par l’aspect humain selon lequel il est ressenti ou vécu.

Avec quel matériel avez-vous travaillé, comment avez-vous gérer la logistique de votre matériel au milieu des soldats en plein travail ?

Pour la première fois je n’ai pas emmené de matériel argentique pour des questions de poids. En effet l’équipement (gilet pare-balles, casque, sac à dos) représente déjà dans les 30 kg alors pour limiter le poids je n’ai pris « que » 2 boitiers numériques et 4 optiques, un mac portable, 2 disques externes pour les sauvegardes.

Avez-vous une anecdote marquante a nous raconter, un événement gravé dans votre mémoire ?

Outre les combats qui sont des moments d’adrénaline marquants, je me souviens d’une après-midi où la section était postée dans une habitation afghane. Il y avait des enfants qui petit à petit sont venus voir les soldats qui n’étaient pas de garde sur le toit et l’un d’entre eux a commencé à expliquer comment ils jouent aux billes en Afghanistan. Ca a été le seul moment d’échange auquel j’ai pu assister en deux mois de présence sur le terrain.
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Le livre est disponible depuis fin octobre, et « Kapisa Afghanistan » doit aussi donner lieu à une exposition itinérante en France avec quelque 50 photographies en grand format qui permettent d’appréhender autrement cette chronique du quotidien d’une section de combat de l’armée française. Parce que j’aimerais un jour pouvoir vous proposer à mon tour un superbe livre sur mon travail, j’ai décidé d’aider Jean-Christophe dans sa démarche. Si vous souhaitez commander son livre, vous pouvez dès à présent le faire sur kapisa-afghanistan.com.