Ceci est un article réalisé pour bokeh.fr. Vous pourrez lire l’original sur le site : Bokeh.fr

Vs Tamron 17-50 f/2,8 IF. Voilà la guerre est lancée ! C’est peut être une des questions que j’ai vu le plus ces derniers temps sur les forums, sur les blogs, un peu partout en fait, j’ai même lu que le Tamron ancienne version (le IF donc non stabilisé) avait un meilleur piqué, je l’ai donc également intégré dans ce test. Oui mesdames et mesdames, ce n’est pas un, ni deux, mais bien trois objectifs qui vont se battre à mort pour vous ! Et ceci grâce à notre partenaire Geek-trend, qui a bien voulu nous prêter deux de ses objectifs.

Tamron Sigma

Comme vous l’avez remarqué, nous n’avons pas un banc de test calibré au micronième de millimètre ultrasonique, ni de studio de 250m2 sur trois étages, ce sera donc un test effectué avec les moyens du bord. C’est tout simplement mon ressenti après 10 jours de tests, mais surtout avec la volonté de départager ces 3 objectifs pour enfin vous dire lequel choisir.

Tamron Sigma

Afin de faire quelque chose avec des vraies données, et ne pas seulement dire « c’est celui-ci le mieux bien » arbitrairement, j’ai décidé d’attribuer des points à chacun de ces objectifs en fonction de leurs qualités et de leurs défauts. Ainsi nous avons 3 objectifs, donc notation sur trois points. Pour chaque critère, le meilleur obtiendra 3 pts, le second 2 pts, le dernier 1 pt. Il y aura aussi quelques points bonus, en fonction des avantages de certains, des accessoires ou finitions fournies.

Avant de nous rendre au tableau comparatif, voici une petite vidéo comparant les différents objectifs, au niveau du bruit et de la rapidité de l’autofocus : Test d’AF sur Youtube

Voici donc le tableau comparatif de ces trois objectifs, et le résultat final parlera de lui même :

Tamron 17-50mm f/2,8
SP XR DI II IF
Tamron 17-50mm f/2,8
SP XR DI II VC
(stabilisation)
Sigma 17-70mm f/2,8-4
DC OS HSM Macro
(stabilisation)
Poids : 3 (434 g) 1 (570 g) 2 (455 g)
Diamètre :
taille des filtres
3 (67mm) 2 (72mm) 2 (72mm)
Ouverture : 2 (f/2,8) 2 (f/2,8) 1 (f/2,8-4)
MAP Mini : 2 (27cm) 1 (29cm) 3 (20cm)
Diaphragme : 1 (7 lamelles) 1 (7 lamelles) 1 (7 lamelles)
Rapidité AF :
motorisation
3 2 1
Bruit de l’AF : 1 2 3
Range focale : 2 2 3
Prise en main : 1 (un peu petit) 3 2
Piqué à 17mm : 2 2 1 (+ de vignetage)
Piqué à 50-70mm : 2 3 1
Points Bonus : -1 (non stabilisé) 0 1 (Macro)
TOTAL : 21 21 21

Il semblerait que le tableau reflète la réalité : ces trois objectifs sont très difficiles à départager. Ce n’est pas une blague croyez moi, j’ai été le premier à être étonné du résultat. Mais alors comment est-ce possible ??

Tamron Sigma

Première révélation : La qualité optique des deux Tamron, malgré une construction différente (moins de lentilles pour la version IF), est identique, ou du moins indécelable à l’œil nu. Les intégristes du pixel parfait nous diront qu’à x200 la qualité est meilleure sur l’un ou sur l’autre, mais aujourd’hui vu la qualité des boitier, et aux vues des tests que j’ai pu faire, il n’y a rien à redire.

Deuxième révélation : Bien que différents, ces objectifs ont des points forts et des points faibles qui finalement s’équilibrent. Alors lequel choisir ? Confrontons-les sur le terrain. Et cela tombe bien, car le terrain en ce moment, est semé d’embûches. D’ailleurs, les conditions climatiques étaient tellement difficiles que j’ai du faire mes comparatifs en intérieur, en attendant d’avoir deux belles journées pour vous proposer quelques photos en extérieur, que vous verrez plus bas.

Le Test :

J’ai donc réalisé un petit banc de tests avec des figurines Star Wars (oui je suis un geek, fan de Star Wars et je l’assume pleinement), et avec un petit fond imprimé pour rendre le tout homogène.

Mire Star Wars

Le but a donc été de prendre diverses photos de ces petits personnages pour voir les capacités de ces objectifs, leur piqué, le rendu, etc… Vous pouvez donc voir ici différents crops avec les informations de chaque objectif. L’éclairage provient de deux lampes à économie d’énergie, 40watts, sans bricolage supplémentaire. Les photos ne sont pas retraitées, juste recadrées pour entrer dans le cœur de l’image.

Tamron VC Crop Tamron IF Crop Sigma HSM Crop
En grand ICI En grand ICI En grand ICI
Tamron 17-50 VC
50mm – 1,3 s @ f/8 – 100 ISO
Tamron 17-50 IF
50mm – 1,6 s @ f/8 – 100 ISO
Sigma 17-70 HSM
70mm – 1,6 s @ f/8 – 100 ISO

Cette première série est un crop sur nos deux droïds, photo faite sur trépied, et pour laquelle j’ai réglé l’ouverture à f/8 et la sensibilité à 100 ISO. La finalité était ici de comparer le piqué de chaque objectif, dans des conditions d’éclairages moyens. Comme je le disais plus haut, ces 3 objectifs se valent, c’est pourquoi il est difficile de les départager.

Tamron VC Tamron IF Sigma HSM
En grand ICI En grand ICI En grand ICI
Tamron VC Crop Tamron IF Crop Sigma HSM Crop
Tamron 17-50 VC
50mm – 1/13 s @ f/2,8 – 250 ISO
Tamron 17-50 IF
31 mm – 1/20 s @ f/2,8 – 500 ISO
Sigma 17-70 HSM
70mm – 1/8 s @ f/4 – 800 ISO

Le deuxième test est fait à main levée avec la plus grande ouverture possible sur chaque objectif, ce qui rend difficile l’exercice car la profondeur de champ est courte, la lumière faible, et il faudra jouer avec les ISO pour garder un couple ouverture de focale/temps de pose correct, et éviter le flou de bougé (surtout avec le Tamron IF qui n’est pas stabilisé).

On peut remarquer deux choses. Equipé du Tamron stabilisé, l’Eos 40D descend de deux stop (cran de vitesse), contrairement à la version non stabilisée, et concernant les ISO, le Tamron non stabilisé commence à monter en sensibilité. Ensuite, à bout de plage, le sigma est pénalisé par son ouverture de f/4, et nous oblige à prendre la photo au 1/8 ème de seconde, tout en montant sévèrement dans les ISO. Cependant il s’en sort assez bien.

Je vous ai également mis un crop de chaque image pour que vous puissiez vous rendre compte des détails. Il est clair qu’avec la montée en ISO, les détails se perdent.

Le polyvalent silencieux : Sigma 17-70mm f/2,8-4 DC OS Macro HSM :

Sigma 17-70 DC OS HSM

Sur le terrain, le sigma est un objectif relativement polyvalent. Son range de 17 à 70mm permet de couvrir une plage de focale assez intéressante, passant de l’utra grand angle au petit téléobjectif (pour rappel en équivalent 24-36 cet objectif correspondrait à un 24-105mm). La motorisation HSM est silencieuse et la finition Macro apporte un petit plus, permettant d’obtenir de jolis flous.

Herbe Sigma 17-70

70mm – 1/3200 s @ f/4 – 400 ISO

Cookie Sigma 17-70 HSM

70mm – 1/125 s @ f/10 – 100 ISO

Attention tout de même à l’appellation Macro chez Sigma, qui n’est pas réellement un macro (rapport de 1:1), mais plutôt une dénomination pour une faible distance de mise au point, permettant de faire de la proxi photo.

Paysage Sigma 17-70 HSM

70mm – 1/1250 s @ f/5,6 – 100 ISO

Cependant, j’ai été déçu par cet objectif pour deux points. J’ai tout d’abord rencontré des soucis avec l’autofocus. Je ne sais pas si cela vient du modèle testé ou des conditions climatiques difficiles (froid négatif et humidité), mais l’AF a eu beaucoup de mal à accrocher dans la neige et la brume, m’obligeant à passer en manuel sur une partie des photos. Déçu également par son ouverture qui n’est pas constante à f/2,8. A partir de 30mm on est déjà à f/3,2, et à 50mm, f/3,5. C’est vraiment dommage car cela se ressent beaucoup dès lors que la lumière s’affaiblit.

Nuit Sigma 17-70

17mm – 1/5 s @ f/2,8 – 800 ISO


L’outsider en pleine forme : Tamron 17-50mm f/2,8 SP XR DI II IF :

Tamron 17-50 XR DI II IF

J’ai acheté cet objectif lorsque je me suis rendu compte que celui qui était livré avec mon Eos 1000D de l’époque était bien faible par rapport à mes besoins, malgré sa stabilisation. Comme beaucoup d’entre nous, quand on commence la photographie, on est loin de se douter des prix du matériel photo, et notamment des objectifs photo, si on souhaite un tant soit peu de qualité. Ce Tamron m’avait semblé être un bon compromis entre sa qualité optique et son prix, et à ce jour je ne regrette pas instant ce choix.

J’ai pris un bon nombre de photos avec cet objectif, dont l’autofocus est rapide et accroche assez bien. La qualité optique est plus que satisfaisante, rivalisant avec le Canon 17-55 f/2,8.

Florence Tamron 17-50 IF

17mm – 1/250 s @ f/10 – 100 ISO


Pise Tamron 17-50 IF

50mm – 1/250 s @ f/8 – 100 ISO

Cependant le bruit de l’autofocus peut être très pénalisant lorsqu’on veut être discret. Pour anecdote, pendant une spectacle de rue à la tombée de la nuit, je fus obligé de passer en mise au point manuelle, car les Bzzziiitt bziiittt de cet objectif attirait toute l’attention sur moi plutôt que sur le spectacle. De plus cet objectif ayant été remplacé dans la gamme par la version stabilisé, on le trouve d’occasion à un prix relativement raisonnable.

Chalon Tamron 17-50 IF

50mm – 1/3200 s @ f/2,8 – 400 ISO

Toutefois, cet objectif n’est pas stabilisé. Cela n’est pas gênant, ayant jusqu’alors fait de la photo avec des objectifs non stabilisés, j’ai appris à bien me caler et à retenir ma respiration avant de déclencher. Il est également un peu petit dans des grosses mains d’homme, ce qui le rend peut être un peu moins maniable (en contrepartie de sa taille et de son poids plume).

Le bon compromis : Tamron 17-50mm f/2,8 SP XR DI II VC :

Tamron 17-50 XR DI II VC

Du moins c’est ce que je pense. Je n’ai pas vraiment trouvé de défaut à cet objectif. Il est presque aussi silencieux que le sigma, presque aussi rapide que le Tamron ancienne version. Son autofocus accroche rapidement, et bien qu’il soit gros, il tient bien dans mes mimines.

Kraken Rhum Tamron 17-50 VC

41mm – 1/200 s @f/6,2 – 100 ISO

Sur le terrain, j’ai pu le mettre dans les mêmes conditions que le Sigma à un jour d’intervalle. Confronté à la neige reflétant un grand soleil : un pur bonheur pour affoler l’appareil photo ! Ici, pas de problème, il s’est comporté comme un charme. On pourrait regretter que sa plage s’arrête à 50 mm et non 70 mm. Cependant, à l’usage, je me suis rendu compte que s’avancer de 1 à 2 mètres permet de palier aux 20mm de focale manquants.

Snow Tamron 17-50 VC

37mm – 1/1250 @ f/2,8 – 100 ISO


Cimetiere HDR Tamron 17-50 VC

17mm – 13 s @ f/2,8 – 100 ISO

On revient aux bases de la photo, à savoir il est préférable de bouger son corps pour cadrer, avant de bouger la bague du zoom, et c’est bien cela qui différencie un bon photographe d’un photographe fainéant 😛

Paysage Tamron 17-50 VC

50mm – 1/50 @ f/13 – 100 ISO

Conclusion :

Ce sont trois très bon objectifs que nous avons ici pour des milieux de gamme. Le sigma à un range intéressant et une motorisation de qualité (sur laquelle j’émets une réserve par rapport aux soucis rencontrés dans la neige). Le Tamron ancienne formule est un objectif en fin de course avec une très bonne qualité optique et surtout un prix plus qu’attractif. Mais si je devais en choisir un, ce serait le Tamron 17-50 mm VC, qui allie les qualités optiques de son prédécesseur avec une motorisation beaucoup plus discrète, et surtout une stabilisation relativement efficace proche du Sigma.

Retrouvez ces produits chez notre partenaire Geek-Trend :

– Tamron 17-50 mm XR DI II IF Aspherical

– Tamron 17-50 mm XR DI II VC

– Sigma 17-70 mm DC OS Macro HSM