Deuxième jour de formation, je retrouve Franck, mon acolyte de la veille, et rencontre Karim, Ugo et Mike, qui ont débuté la formation plus tôt (car ils ont pris plus de modules de formation) et qui étant sur place avait fait la même formation que nous, vendredi dernier.

Fred Blanpain at work

Fred Blanpain

Le but de la journée est d’être capable de gérer un portrait avec un ou plusieurs éclairage. Chose dont je ne vous ai pas parlé hier, il existe un éclairage qu’on appellera « éclairage lendemain de cuite », car il permet dans n’importe quel situation, de sortir un portrait, photo produit ou que sais-je, d’une manière propre, certes sans qualité artistique, mais neutre et donc pouvant convenir dans 90% des cas. Pourquoi lendemain de cuite ? eh bien parce que même dans un sale état vous pouvez gérer cet éclairage, rapide à mettre en place et y’a pas besoin de réfléchir.

Cet éclairage consiste à mettre 2 flashs (ou sources de lumières) à 45° du sujet, et une distance de 2 pas (en gros). Cela permet d’obtenir un éclairage homogène sans ombre, bref neutre. Nous commençons donc avec Fred qui fait le client, avec une commande pour des photos d’entreprise type trombinoscope. Et là c’est à nous de trouver les bonnes questions pour produire des photos correspondant à la demande du client (qui à la base est vague).

En résumé les questions à poser concernent le but de la photo (print, web…) la taille du document (A3, A4, petit encart …), couleur ou noir et blanc, le nombre personnes à shooter, la taille de la pièce ou le shooting sera fait (en intérieur, prévoyez une bonne hauteur de plafond pour gérer des parapluies, 2,5m semble approprié, ainsi qu’un bon espace de 10m2 pour être un minimum à l’aise), etc …

Ce questions principales, permettent de déterminer le nombre de jours de travail à prévoir, et le matériel nécessaire (notamment au niveau de la puissance des flashs).

Nous installons donc un parapluie indirect (le réflecteur avec tissus blanc diffuseur) ainsi qu’une boite à lumière (softbox) pour déboucher les ombres, sur un fond blanc mobile (fond blanc pliable de 1,50m par 2,80m).

session portrait

Karim et Ugo

Nous mesurons indépendamment chaque source avec le flash-mètre pour connaitre leur puissance, et l’exposition nécessaire, puis une dernière mesure de l’ensemble de l’éclairage. La softbox nous affiche une ouverture de f/5,6 2/3 pour 100 iso soit si on souhaite sous exposer un peu, une ouverture a f/8 (nous travaillons au 1/125 à cause de la synchro des boitiers canon, et nous faisons charrier Franck et moi, par les nikonistes, Dont Fred Blanpain, et leur synchro à 1/250). Le parapluie nous propose une ouverture de f/5,6. Enfin l’ensemble sort au flash-mètre à f/8.

Je fais donc mon premier shoot sur Mike :

Mike portrait basique

Bon, y’a pas à chier, ça fonctionne. Ici mon erreur et d’être allé trop vite et de ne pas avoir fait la mise au point sur les yeux. Fred nous prodigue quatre conseils :

– toujours commencer avec quelqu’un de petit, cela permet de mettre en place un éclairage assez large pour prendre des grands et petits (alors qu’a l’inverse en faisant un réglage sur un grand, un petit pourrait se retrouver en dehors de la zone éclairée)

– pour les lunettes, il suffit de faire incliner un peu la tête de la personne pour ne plus être dans l’angle de réflexion de la lumière, ce que j’ai réussi à faire ici.

– enfin pour des portraits naturels, éviter de faire asseoir les personnes, car nous avons tendance à nous avachir sur une chaise, et il existe également des « cylindres de pose » accessoires permettant de prendre des poses naturelles tout en s’appuyant dessus.

– pour le fond, un tissus de type velours noir, acheté à mondial textile, ou autre boutique de tissu, convient très bien.

Petite info matérielle, nous travaillons avec des flashs compact multiblitz profilux 600 réglés au minimum, très bons pour faire de la photo produit (que nous verrons bientôt) et des portraits jusqu’à 2, 3 personnes.

Mike Clair obscure 1

Mike, Karim, Fred Blanpain et Ugo dans le rôle du modèle

Nous attaquons donc un deuxième module, un peu plus artistique, le clair-obscure. Afin de gagner du temps nous créons un second studio de prise de vue, car à cinq, cela est plus pratique. J’ai donc travaillé un binôme avec Mike, my ol’ scottish friend, sur un studio composé d’un fond papier vert (avec support forcément), un bol beauté et un réflecteur. Mike commence, et me shoot avec son Mamiya RZ47 équipé d’un dos numérique (c’est beaaauuuu 🙂 ).

Mamiya RZ47

Il doit me fournir les photos demain, promis je vous la posterai, en tout cas pour avoir posé mon œil dessus, c’est impressionnant le piqué et la qualité d’image que tu as rien que dans le viseur. Mon tour vient, je prend mes mesures, j’attaque :

Mike Clair obscure 1

Bah ?? pourquoi c’est cramé chef ? ma mesure ? sur visage en de face. Bah oui fallait mesurer le coté éclairer, boulet number one, je repars faire ma mesure et je recommence.

Mike Clair obscure 2

Ok, là on le tient le clair – obscur. Le bol beauté produit une lumière très dure, la partie dans l’ombre est trop contrasté à mon goût, je choisi donc d’utiliser le réflecteur argenté, ce qui me permets de déboucher la partie dans l’ombre, et apporté un peu de relief.

Mike Clair obscure final

Voici donc un très bon exemples des différents rendus possibles avec un éclairage, un réflecteur et de bons réglages.

Nous continuons donc la formation avec 2 éclairages, un pour le fond, et la softbox pour le sujet. L’utilité d’éclairer le fond permet de rendre gris un fond noir, mais également d’accentuer les contours de la personne par rapport au fond.

Afin de corser les choses, Fred nous montre un trépied girafe, sur lequel il fixe un troisième éclairage, équipé d’un snoot (plus nid d’abeille) juste au dessus, derrière la tête. On renforce davantage les détails de la tête et le contraste. Attention il faut toujours réfléchir avec l’éclairage principal, et modeler les détails avec les autres éclairages, à la manière de la lumière naturelle, produite par un seul soleil, et modulé par les ombres des bâtiments, ou éclairages artificielles.

petite note également, pour travailler dans de bonnes conditions, un softbox de 60×100 permet de faire face à un grand nombre de prises de vue, là ou la 60×60 sera un peu juste, et la 150×150 disproportionné.

A  préciser également que nous avons utilisé de la gélatine grise pour diminuer l’intensité du flash qui éclairait le fond, car un flash 600 joules,  c’est un peu violent sur ce coup.

Un très bonne journée donc, de mise en pratique des théories que nous avons évoqué hier. Le leitmotiv qui revient le plus souvent, et qui à mon avis résume bien la formation, est que l’éclairage doit être adapté au sujet et à la situation.

De retour à l’appart, je me pose donc 30 minutes, le temps de respirer un peu (ok boire un bière), je pars faire ma petite ballade dans le centre de Lille, il fait tellement beau cela serait dommage de ne pas en profiter.

Demain risque d’être chargé, nous finissons le thème du portrait, Fred va faire le client, et nous attaquons directement avec deux commandes en conditions réelles. Puis nous commencerons la photo de produits l’après midi.